S L‘ Atlantique, derrière.

Pleine lune.
Une nuit à marquer d’une pierre bleue,
comme beaucoup d’autres vont l’être
à venir
bientôt

on arrive!

Je sens les îles
la terre
de retour !
Mais je regarde derrière
vers l’Atlantique,
Atlantique
comme une porte
ouverte,
ou qui se tourne, se referme
se referme sur mes certitudes
sur mes habitudes
et me laisse,
à la place,
dans tout cet espace,
de l’excitation en pagaille
en orgie
en folie
et aussi…
un grand calme
grand
comme cet océan
dont beaucoup franchisse le pas
et dont je ne sais si je vais revenir
grand
enorme
comme cet océan
qui,
pour étre un sixième de la planète
a la reputation d’une mare.
Flaque d’eau
que je traverse pour la deuxième fois
reiteration
rebelote
recidive
et que,
en te regardant t’enfuir
là,
derriere,
après seulement une vingtaine de jours
de ta douce solitude
je me demande si je te traverserais encore
si je reviendrais
tanner ma peau
et mon âme
sur tes eaux salées, primus
primus inter pares
premices de toutes les eaux
de toutes les autres
qui se profilent
que j’espère, que je sens…
La tête dans l’atlas
les yeux dans tes vagues
incessantes
multitudes
puissance
et beauté.
Un calme grand comme debout
à l’étrave
regard au large
lever de soleil
comme une fin
comme un debut
comme la Dominique
sauvage,
magique,
qui se profile
comme Viracocha si proche
qui m’attend
un an et un mois
l’Atlantique,
une deuxième fois,
et la suite?
On verra.
Un an et un mois
l’Atlantique
pour la dernière fois?
Vivante!
Vivante, et plus que ça.

Amour fort,
pensées incessantes
vers vous habitants de mon coeur
à très vite tout de suite
un battement de cils
une idée
je vous aime
lachez rien
lachez prise
lachez vous
lachons nous!

Suzanne

ps promis je planche un d’ces quatres pour des photos